Tsagaan Zuvarga ou l’histoire de l’arroseur arrosé

Dimanche 19 Novembre

On sent que l’aventure mongole touche bientôt à sa fin et ça me rend bien triste. On est toujours dans le Gobi et on remonte maintenant doucement vers le Nord, en direction de UB.

Aujourd’hui, on s’arrêtera découvrir Tsagaan Zuvarga, ancienne formation rocheuse sous-marine. C’est toujours incroyable de se dire que les déserts d’aujourd’hui ont été les mers d’hier. Cela semble complètement surréaliste comme affirmation.

Vandan nous conduit également vers une caverne non loin de là. Elle est assez étroite et basse où il faut régulièrement à moitié ramper, je préfère ne pas y aller mais Antoine et Selenge y vont avec nos lampes frontales. Après leur départ, Vandan se met à l’entrée et commence à crier leurs prénoms puis d’autres phrases en mongol. On apprendra plus tard qu’il leur demandait de revenir au cas où un animal serait présent, il avait surtout peur qu’un loup s’y trouve. Selenge répond que tout va bien mais lui continue de s’inquiéter et de les appeler. Puis soudain, Selenge ne répond plus. Vandan est réellement de plus en plus paniqué et décide d’aller les chercher et s’enfonce dans le tunnel sans lampe ! Après quelques secondes, Selenge et Antoine réapparaissent, ils voulaient nous faire une blague ! En fait, la caverne se prolongeait et avait deux entrées. Ils sont donc sortis de l’autre côté. Cette fois, c’est Vandan qui ne répond plus… et comme il est parti sans lumière, y’a de quoi s’inquiéter bien plus ! Antoine et Selenge tentent de retrouver la sortie de la caverne, il faut dire que ce n’est pas évident de bien se repérer car il y a de nombreuses cavernes dans le coin. Après 2/3 minutes de recherche, j’entends le moteur de la voiture démarrer ! Vandan est réapparu et voulait à son tour faire une blague !

Tout va bien, on se dirige alors vers la yourte de ce soir. On retrouve chez des éleveurs de chameaux qui utilisent les excréments de chameau en guise de combustible pour le feu. Autant celui de mouton est assez naze, autant celui du chameau est plutôt pas mal !

On assiste à la traite des chamelles du troupeau. Les petits sont sortis un par un pour permettre à la maîtresse de maison de traitre les chamelles. Le petit tète sa maman pendant qu’elle trait cette dernière.

Ici pas question de complètement séparer les petits des mamans. D’ailleurs quand on leur dit qu’en Europe, ils sont séparés, que les vaches sont souvent tristes, hurlent et pleurent pendant plusieurs semaines, idem pour les veaux, ils ne comprennent juste pas et demandent légitimement pourquoi. Difficile de leur répondre autre chose que la recherche du profit l’a emporté sur tout bon sens chez nous.

Ce soir, deux autres français sont présents dans le camp avec guide et chauffeur. On les avait croisé plus tôt dans la journée et à la dégaine, on a pas vraiment eu envie de venir à leur rencontre. On apprendra par la suite que tous les soirs, ils s’enfilent deux bouteilles de vodka, de nombreuses canettes de bière sans oublier les clopes. Ça fait 3 jours qu’ils sont partis et ils en ont encore 7. 10 jours à coup de 2 litres de vodka par soir sans compter la bière, ça fait quand même beaucoup !

On a quand même du mal à comprendre ces gens qui arrivent jusque dans ces contrées lointaines et qui n’ont presqu’une idée en tête, picoler parce que c’est moins cher qu’en France. Y’a certainement différentes manières de voyager mais voyager en se mettant minable tous les soirs, c’est pour le moins… étrange.

On attend souvent de la population d’un pays visité à ce qu’elle soit sympathique et agréable mais je pense aussi que l’inverse est vrai. Quand on voyage, on est aussi des “représentants” de notre pays et ça ne donne aucune raison de mal se comporter.