Nous voilà en route vers Taman Negara, jungle se vantant d’être la plus ancienne forêt primaire même si le titre revient officiellement à Daintree Rainforest en Australie, mais qu’importe on ne va pas chipoter pour quelques dizaines de millions d’années alors qu’on parle déjà d’une forêt vieille de 130 millions d’années ! On ne va pas se mentir non plus, la forêt ne devait sûrement pas être identique à l’actuelle mais quand même 130 millions d’années, ça en jette pas mal !
S’y rendre est déjà une expérience à part entière. Tout d’abord, trois heures de route vers Kuala Tembeling. Après avoir acheté nos billets d’entrée au parc national, on jauge les environs. On apercevra même quelques singes dans un arbre non loin de là. Et un lézard bien malin qui a trouvé refuge dans un poteau métallique. Pour optimiser la chaleur, y’a pas mieux !
Et puis c’est l’heure d’embarquer sur nos pirogues avec moteur électrique, qui faisait quand même un sacré barouf. Mais bon, qu’importe je suis à bord d’une pirogue sur un fleuve remontant vers un village en plein milieu de la jungle ! UNE PIROGUE SUR UN FLEUVE REMONTANT VERS UN VILLAGE EN PLEIN MILIEU DE LA JUNGLE ! Sur la route, on a vu quelques daims de la région, des buffles et potentiellement un crocodile qui a tout juste eu le temps de se cacher sous l’eau.
Sur notre pirogue, une maman britannique est venue avec sa fille âgée de quelques 7/8 ans. On a rarement vu des enfants touristes au cours de notre voyage, et j’avoue je trouve ça quand même assez dommage ! Le voyage est on-ne-peut-plus formateur. On découvre de nouvelles cultures, de nouvelles langues, de nouveaux alphabets… On voit des animaux qu’on ne verrait pas chez nous, enfin si mais dans un zoo ! Non, vraiment aucune raison pour ne pas emmener ses enfants en voyage ! Bien sûr, je peux admettre que des considérations financières puissent être un frein mais autre que cela, j’ai surtout l’impression que ce sont les adultes eux-mêmes qui se cachent derrière le fait d’avoir des enfants pour ne pas voyager parce qu’ils ont en réalité peur de partir ! Dommage ! Personnellement, j’ai déjà plein d’idées où amener mes enfants.
Enfin bref, après 3h de navigation, nous voilà enfin arrivé à Kuala Tahan ! Pas de visite pour le premier jour, on préfère se reposer pour attaquer en pleine forme la journée du lendemain.
Départ à 8h. On file droit vers le coin de baignade qu’on nous a recommandé pour éviter d’avoir à partager le lieu. Le coin est magnifique. On a ce sentiment d’être seuls au monde, comme lors de notre baignade au pied d’Eyjafjallajokull en Islande. Une famille arrive lorsqu’on se rhabille, parfait tempo.
On continue notre excursion, cette fois en suivant le chemin vers le pont de cordes sur la canopée. En route, on tombe sur un groupe de singes. Je jubile. Non vraiment, j’ai rarement été aussi heureuse de toute ma vie. Les singes font leur vie tranquillement sans se préoccuper des deux imbéciles qui les regardent avec un air béât pendant de longues minutes !
On continue notre route et on tombe non loin de là sur des paons ou autres piafs du genre. On trouvera aussi des fourmis géantes, 2 cm de long. Sans oublier les papillons ainsi que toute la drôle de végétation.
Et enfin le pont de cordes ! Entre temps, on est tombé sur la mère britannique avec sa fille heureuse comme tout. La jungle sauvage, c’est aussi pour les enfants !
J’avoue je ne faisais pas trop la maligne sur le premier pont de cordes… mais après ça allait quand même mieux ! 40 mètres d’altitude, ça donne quand même le vertige !
On nous avait également conseillé Bukit Teresek, un joli point de vue sur la jungle. Antoine en a assez mais moi je veux continuer. Après un peu de repos, on continue notre marche.
L’ascension est difficile, en raison du climat. Transpirer ne sert presque à rien compte tenu de l’humidité ambiante. Heureusement, la route est bien dégagée et entretenue avec des chemins et des escaliers en bois.
L’effort vaut effectivement le coup… Tenter d’exprimer ce que l’on peut ressentir en arrivant en haut et en découvrant le point de vue serait assez futile. C’est quelque chose qui se vit, cela ne se raconte pas.
Alors j’avais dit que l’ascension était difficile en raison du climat mais la descente fut une horreur absolue à cause du terrain… On a fait l’erreur de continuer sur le chemin au lieu de retourner sur nos pas.
Concrètement, c’est fini les chemins en bois bien aménagé. Ici, on retrouve les escaliers de racines encore et encore. Cela semble être sans fin. Sans oublier les quelques escaliers qui ne sont plus maintenus et qui deviennent plus dangereux que si l’on marchait simplement sur la terre ! OK, le parc est grand mais la partie aménagée ne l’est pas, et on est plutôt furax de voir que les aménagements ne sont pas entretenus. Qu’une décision ait été prise pour arrêter d’entretenir cette route, soit mais dans ce cas, il serait de bon ton d’ajouter un panneau l’indiquant en haut de Bukit Teresek, mais aussi dans l’autre sens de la piste…

La descente vers l’entrée du parc nous a pris 3h, avec un retour vers 17h30. Soit 9h30 de balade, avec quelques pauses, mais ça fait une grosse journée malgré tout ! Mais putain, tout ce qu’on a vu aujourd’hui valait toute la douleur et les litres de sueurs versés. Si c’était à refaire, je le referai encore et encore !