Notre arrivée dans cette gigantesque ville a commencé par une incompréhension totale des distributeurs de monnaie. Impossible de tirer de l’argent et on en a besoin pour le car vers le centre-ville. Dans le pire des cas, on aurait pu changer quelques dollars en Won mais on préfère les garder pour la suite où ils se feront réellement indispensables. Tant pis, on essaie de voir si on peut payer par CB dans le bus. Bah non, on peut pas. Une âme généreuse vient à notre secours et nous paie nos billets, 20000 Wons soit 15€. C’est pour le moins généreux de sa part !
Passé cette légère mésaventure, on découvre Séoul de nuit. Notre hôtel se trouve dans le quartier Jongno-gu, on l’a choisi un peu au pif et la magie semble déjà opérer avec des petites rues qui sillonnent et des petits commerces et restos un peu partout. Après avoir passé pas loin d’un mois en dortoir ou autre yourte familiale, c’est pour le moins agréable de retrouver un peu d’intimité ! C’est l’heure de se coucher mais la journée de demain s’annonce excitante.

Antoine ne tient plus et veut partir à la découverte de la ville. Les rôles sont inversés !
On déambule dans les rues avec le nez en l’air. On regarde partout ! Les visages ont très légèrement changé. La peau est plus blanche, aussi parce que la population est bien plus urbaine qu’elle ne l’était en Mongolie. Les nez sont plus souvent aplatis qu’en Mongolie même si c’est un caractère régulier chez les mongols aussi. D’ailleurs, les visages mongols nous avaient assez surpris avec des traits souvent très fins. Malheureusement, il nous est pas vraiment possible de distinguer les origines des uns et des autres. Il faut dire qu’en Europe, c’est pareil, un espagnol, un français ou un allemand, c’est pas forcément évident à distinguer en prenant en compte exclusivement le visage et c’est souvent l’habitus qui trahira l’origine de la personne.
Les coréennes ont souvent les cheveux assez courts, les plus jeunes ont parfois les cheveux mi-longs. Les jeunes coréens ont quasiment tous la même coupe, une espèce de coupe champignon !
On passe de petites maisons basses, à édifices traditionnelles à gigantesques building de méga-corporation en quelques minutes. Comme en Mongolie, on trouve des tortues porteuses de stèle, appelées bixi. C’est une des figures mythologiques chinoises, un des neufs fils du Roi Dragon.

Comme dit Antoine, on entend souvent les commentaires “ville qui mêle l’ancien au moderne”, qui est une affirmation assez insipide car cela restera vrai dans toutes les villes du monde au final de part même l’évolution normale des villes mais il est vrai qu’ici les différences d’architecture entre architecture traditionnelle et architecture moderne crée une atmosphère bien singulière et plutôt très sympathique.

La plupart des restos ont des menus avec images, ça nous aide quand même beaucoup. Les cartes sont aussi souvent très courtes puisque les restos sont plutôt spécialisés. Poisson uniquement, dakgalbi (plat à base de poulet), etc. On retrouve aussi quelques stands de street food.

On trouvera un délicieux resto qui sert du crabe. Apparemment, seuls les français aiment un plat en particulier. Le serveur nous le conseille, on se laisse tenter. Effectivement, c’est assez surprenant puisque le crabe est cru et mariné. On savoure notre repas avec du soju (vodka locale quoique plus douce, 20%). C’est vrai que la plupart des européens ne sont pas friands de crustacés et quand ils en mangent ils s’arrêtent aux moules. En tant que français, on a quand même l’impression de pas avoir beaucoup de limites dans ce qu’on peut manger.

Pour notre premier soirée à Séoul, on décide d’aller boire des coups dans un petit bar. On s’installe au bar et un coréen bien curieux commence à nous parler. Johan, 29 ans pour nous mais 30 ans en Corée puisque les coréens comptent les années en avance et non en années révolues comme nous. Par ailleurs, il rajoute à tous une année supplémentaire après le nouvel an lunaire, ainsi ils ont entre 1 et 2 ans de plus que nous.
Il nous parlera de la Corée, de l’étonnant pourcentage de chrétiens (un tiers de la population, plus que les boudhistes). Il dit aimer manger mais surtout pouvoir partager ce qu’il mange, être en bonne compagnie, etc. Apparemment, ce n’est pas une vision majoritaire en Corée. Peut-être a-t-il été français dans une précédente vie ? Dans tous les cas, on se comprend. C’est la première fois qu’il rencontre des français et on espère bien lui donner une bonne impression. Il nous dit que la France a l’air bien mystérieuse à quelques 9000 km de là. Pareil pour nous avec la Corée. Le poids des traditions est encore bien présent ici. Quand on lui dit que l’on s’est mariés après 11 ans de couple, ça le sidère mais il trouve ça cool de pouvoir être aussi détendu sur cette question.
Finalement, on est tellement sous le charme de la ville que l’on décide d’y rester trois nuits supplémentaires, soit cinq nuits au lieu des deux nuits initialement prévues. Pas de plan de visite, on veut juste profiter de la ville. Déambuler dans les rues, se trouver un petit resto pour déjeuner, repartir à la découverte de la ville, puis à nouveau dîner. Bref, marcher et manger !