Monastère Ongi et ragoût de vache qui déchire

Mercredi 15 Novembre

En quittant notre hôtel, je repère deux chiens tenus en laisse. Il suffira que je m’approche à peine pour que l’un se lève. Je fouille mes poches et lui donne un biscuit que j’avais conservé ! Le pauvre toutou le dévore en une bouchée ; il doit pas être très bien nourri celui-là. Comme on se trimballe toujours avec des quantités folles de bouffe donnée par les différentes familles qu’on traverse, je récupère quelques morceaux de viande et les lui envoie. Et voilà que l’autre chien réclame aussi sa part !

Décidément la propriétaire de l’hôtel était bien une sacrée mégère ! On l’a vu aussi elle et son mari faire brûler les poubelles à côté des toilettes. Merci pour les odeurs sans oublier la toxicité du plastique brûlé…

Enfin bref, la route a effectivement bien changé et est devenu bien désertique. On croise nos premiers chameaux du Gobi, des chevaux sauvages bien différents des autres chevaux.

Crédit photo: Anne-Camille Souris, pour l’Association Goviin Khulan

Plus tard, on croisera également des antilopes. Absolument incroyable ! J’aurai un sourire béat pendant de nombreuses minutes !

On ira visiter les ruines du monastère Ongi. Une partie a été reconstruite et est toujours utilisée. On rencontrera le moine en charge.

Il nous fera visiter l’intérieur du temple mais aussi son petit “musée” avec la pièce la plus exceptionnelle qui soit : un crâne de dinosaure !! Il l’a trouvé au lac Khövsgöl . Pouvoir toucher et soulever ce crâne est vraiment incroyable. D’ordinaire, il se serait retrouvé enfermé derrière une vitre dans un musée.

Il nous invitera ensuite dans sa double yourte, très charmante. C’est de loin la plus belle yourte qu’on ait pu voir jusqu’à présent, bien décorée et bien ordonnée. Il nous offre de l’airag, lait de jument fermenté. Sans surprise, on déteste. Le goût est vraiment curieux et ressemble un peu au fromage de chèvre.

Sur notre retour, on verra un drôle de container qui nous a attiré l’œil à cause d’un beau tag. Par contre l’inscription “Ne pas rentreeeer” (en mongol) était présente l’autre côté du container. Bizarre, on est pas rentré mais c’est l’envie qui manquait !

En fin d’après-midi, on est allé voir les falaises de Bayanzag. Normalement il est possible de voir des fossiles de dinosaures mais encore faut-il savoir où ils se trouvent. Du coup pas de fossiles pour nous mais quand même de très belles images plein la tête !

On se dirige vers d’autres falaises encore plus grandes où on fera une course contre le soleil pour atteindre l’autre côté juste avant son coucher. La vue est vraiment magnifique !

Cette nuit, on ira dormir chez un nomade qu’on avait repéré plus tôt. Une peau de loup est tendu au vent dehors, pauvre loup ! D’ailleurs, on apprendra que même si le loup n’est pas en danger, sa chasse est réglementé et il n’est possible de le chasser que pendant le mois de février et de mai. Aucune idée de quand date cette peau. Par contre ce qui est sûr c’est que les deux mongols qu’on avait croisé il y a plusieurs jours qui étaient en train de pister un loup pour le chasser étaient complètement hors-la-loi. Mais qui va donc faire respecter une quelconque loi de ce genre quand la densité de population du pays avoisine à peine les 2 habitants / km2.

Enfin bref, cette famille de nomade nous fera goûter la viande qu’elle produit, mouton et vache. Absolument délicieux ! Le mouton n’a pas le goût fort de mouton et la vache a un goût de ragoût aux herbes, pourtant elle n’a été que bouillie avec du sel. Visiblement le régime alimentaire du Gobi composé d’herbes fraîches réussit très bien au bétail de la région !

On apprend aussi qu’ici les nomades se chauffent avec du bois d’un arbuste de la région et non de bois. Cet arbuste brûle aussi bien différemment du bois et a tendance à brûler lentement comme le charbon. Du coup, c’est assez pratique pour se chauffer la nuit puisque le feu dire assez longtemps sans avoir un horrible pic de chaleur.