Pour notre dernière soirée à Kyoto, on part se substenter avec nos compagnons de guest house, un petit coréen fort sympathique cuistot dans un resto français à Séoul, ainsi qu’une allemande rigolote qui a fini son semestre à Taïwan et qui a entrepris un long voyage en Asie depuis plusieurs mois.
En rentrant de ce dîner, un adorable japonais s’installe dans la salle commune et tente une conversation avec les quelques mots d’anglais qu’il connaît. Je lui explique notre voyage, et détaille en particulier notre circuit japonais.
Quand je lui dis que nous sommes allés à Koyasan et que c’est mon endroit préféré de tout le Japon, il a des étoiles dans les yeux ! Normal, il est originaire de cette région ! Un peu comme ce russe qu’on avait aussi rencontré le dernier soir à Moscou et qui se réjouissait déjà qu’on aille visiter sa ville d’origine, Iekaterinbourg !
Je me suis alors souvenu de nos rencontres en Russie, où les gens ont souvent bricolé avec le peu d’anglais qu’ils connaissaient, un peu de Google Traduction et les gestes pour nous parler et nous souhaiter la bienvenue !
Cette anecdote m’a alors rappelé à quel point les japonais•es sont tenu•es en haute estime en Europe et pour le coup je n’ai pas vraiment l’impression que les japonais•es soient si exceptionnels. Oui, ils sont globalement gentils et attentionnés, mais c’est le cas des russes qui partagent toujours leur nourriture dans le train, des mongols chez qui on peut débouler pour dormir sans prévenir et des coréens qui ont commandé un plat pour nous ou qui nous ont interpellé•es pour nous souhaiter un bon séjour en Corée, et j’en passe… ! Des histoires de gens qui nous ont aidé, ou qui nous ont fait nous sentir à l’aise dans leur pays, on en a également dans tous les pays qu’on a pu visiter.
J’ai surtout l’impression que cette réputation est due au fait que le Japon est souvent un pays exotique et auquel de nombreuses personnes s’y sont rendus, créant alors cette image. Alors que des voyageurs ayant des expériences de la Mongolie, ça ne court pas vraiment les rues.
Par contre, je remarque clairement une différence de traitement entre ce que les populations locales nous réservent comme accueil, et le comportement habituel que l’on a en Europe envers les touristes… Certes les volumes du tourisme chez nous sont supérieurs à ceux des pays qu’on a traversé et c’est vrai aussi que si l’on voit un asiatique un peu paumé à Paris, il se pourrait qu’il soit en réalité bordelais et juste de passage à Paris.
Mais quand même, je me dis qu’on pourrait parfois faire plus d’effort pour des gens qui ont voyagé plusieurs milliers de kilomètres pour aller découvrir une culture différente de la leur, ne serait-ce que leur demander d’où ils viennent et leur souhaiter juste la bienvenue !