Effectivement quand on change de pays, on se sent toujours un petit peu triste, mais aussi généralement excité•es à l’idée de découvrir la suite… Par contre, pour la première fois au cours de ce voyage, l’excitation de découvrir un nouveau pays, en l’occurrence le Japon a pris un sérieux coup avec nos premiers contacts avec ce pays.
Premier emmerde de la liste : en allant acheter nos billets de ferry depuis Busan, la compagnie maritime nous refuse l’achat puisque nous n’avons pas de billet de sortie… C’est la première fois qu’on nous demande ça ! Officiellement la majorité des pays l’exigent, en pratique, très peu vérifient surtout quand on a un passeport européen. En vrai, ça nous fait vraiment mais vraiment bien chier… Même la Russie qui nous a pas mal cassé les pieds avec son visa n’a pas eu la verve de nous demander un billet de sortie du territoire. À se demander si les administrations pensent vraiment que la vie de clandestins c’est la vie dont les gens rêvent…
Nous voilà, obligé•es de mettre une date de fin sur un séjour même pas commencé… Passer le choix de cette date fatidique, nous voilà embourbé•es dans la réservation de billets vers notre prochaine destination, il faut dire que les compagnies aériennes rivalisent d’ingéniosité pour piéger leur site internet. Entre les prix de départ qui différent des prix au moment de payer et les diverses erreurs techniques qui vous font revenir à zéro à chaque fois, y’a vraiment de quoi détester le voyage en avion ! L’expérience est une horreur dès le début… Après une lutte acharnée d’une heure passée, nous voilà en possession d’un email de confirmation, nous pouvons continuer notre achat de billet de ferry pour le soir même .
Après quelques 12h de traversée, nous voilà sur le sol japonais, enfin presque.
En ligne, on passe d’abord l’immigration qui après 2/3 questions appose son autocollant muni d’un QR Code.
Vient ensuite la vérification des bagages. L’officier nous demande si l’on dispose de drogues et nous en liste un panel… Euh, non. Mais en même temps, ont-ils vraiment déjà chopé un mec parce qu’il avait répondu oui à ces questions ? Si oui, il devait vraiment pas être fait pour être une mule.
La fouille des bagages peut commencer. Nos sacs sont vidés et chaque objet examiné un à un. Finalement, nos officiers se lasseront et arrêteront la fouille en arrivant vers la moitié de nos sacs. Si la lutte des drogues était si primordiale (même si je considère que c’est de la connerie pure et simple !), il faudrait quand même finir la fouille sinon ça devient vraiment trop facile de planquer des trucs dans le fond de son sac. S’en suit la palpation corporelle habituelle des aéroports. Soit.
Nous voilà, enfin libres de partir. Mais préparé•es que nous sommes, on a sûrement l’air un peu paumé… Voilà qu’un flic vient nous demander nos passeports pour un contrôle d’identité… Très franchement, c’était vraiment la cerise sur le gâteau ! Non, on ne s’attend pas à ce qu’on nous jette des fleurs quand on arrive dans un pays, mais que les schmitts nous foutent la paix, oui.
C’est de loin la pire arrivée dans un pays étranger que l’on ait vécue, si tenté même qu’ils nous soient arrivé•es une quelconque mauvaise aventure en arrivant dans un pays (à l’exception de l’immigration américaine pour Antoine).
Le fait est que la police japonaise n’a pas le droit d’arrêter les japonais (y compris les naturalisés) du coup, ils se font chier (rapport à la faible criminalité) et se rabattent sur les cibles faciles, les “gaijins”, pour se distraire ou pour se donner l’impression d’avoir “bien” fait leur boulot. Les anecdotes d’expatrié•es au Japon pullulent malheureusement sur le net… On espère sincèrement que cela sera notre première et dernière conversation avec un flic japonais ou même un quelconque flic ! C’est le genre de situations qui pourrait franchement nous pourrir un séjour et nous donner une mauvaise image du pays.
Être à quelques 9700 km de chez soi et faire sa première véritable expérience de racisme, ça fout le bourdon. Imaginer que d’autres subissent ça à longueur de journée, ça fout encore plus le cafard !!
Le fait que par défaut l’on considère que l’étranger est une menace et que par conséquent, il faut le contrôler plus que de les autres, c’est vraiment révoltant. Entendre des japonais dirent qu’ils ne veulent pas des étrangers qui salissent, alors que j’ai vu aussi des japonais laisser leurs ordures derrière eux après une heure passée sur le territoire japonais, ça donne surtout envie de distribuer des claques !
Et si la source du mal dans le monde est bien l’étranger, il faudrait aussi se rappeler qu’on est tous étranger ailleurs que dans son pays !