Japon vs Corée du Sud

Dès notre arrivée au Japon, on n’a pas pu s’empêcher de comparer les deux pays ! En voici un comparatif.

Mode

Commençons par la première chose qui nous a frappé… la mode ! En Corée, tout le monde s’habille plus ou moins pareil, même coupe de cheveux, même forme de lunettes (ronde et grosse), même manteau alors qu’au Japon, les looks sont variés, et ressemblent un peu plus à ce que l’on retrouve en Europe.

Au Japon, on a pu vu distinguer une mode assez présente en particulier chez les nanas qui portent un pantalon large inspiré du hakama.

Les nanas portent beaucoup de jupes courtes et ont tendance à énormément porter des chaussures à talon, le plus souvent avec d’assez hautes plateformes alors qu’en Corée, les jeunes avaient plutôt tendance à porter des bas

Du côté de la mode masculine, on a été très agréablement surpris par la variété des styles (et des prix) des vêtements. Comme évoqué précédemment, la mode au Japon c’est vraiment un sujet sérieux !

Natalité

Malgré le fait que les taux de natalité soient similaires dans les deux pays. Au Japon, il était fréquent de voir des bébés et des jeunes enfants. En Corée, j’ai pas vraiment le souvenir d’avoir vu beaucoup d’enfants ! Un peu curieux.

Nourriture

Au niveau de la nourriture, les coréen•nes sont largement plus porté•es sur le riz que les japonais•es qui utilisent aussi beaucoup de nouilles. Par contre, il faut avouer que le riz coréen est carrément meilleur que le riz en France, mais le riz japonais c’est encore un cran au dessus !

Les deux pays mangent beaucoup de poisson. Par contre, en Corée, il est fréquent de retrouver les aquariums à l’extérieur où il est possible de choisir le funeste élu alors qu’au Japon, on en a jamais vu.

Concernant la présentation de l’assiette, y’a pas à dire les japonais•es sont les pros ! Tout est fait pour donner envie… Cependant, la présentation change entre les deux pays. En Corée, le plat principal est déposé en bas à droite et le riz en bas à gauche, au plus près de celui qui le mange, les autres condiments et soupe miso se retrouvent à l’arrière. La disposition au Japon est quelque peu différente, la soupe miso en bas à gauche, le riz en bas à droite et plat principal derrière. Bah, très franchement, je préfère la disposition coréenne, je la trouve plus logique ! D’ailleurs, je ne me privais pas pour réorganiser mon plateau.

Dans les deux pays, on a clairement apprécié le manque de chichi autour du service au restaurant. Dès notre arrivée, eau ou thé était servi à table, quand chez nous, il faut les demander parfois plusieurs fois… En France ou au Royaume-Uni, demander l’addition peut prendre une éternité et lorsqu’on l’obtient, il faut souvent encore attendre très longtemps pour que le serveur revienne. En Corée et au Japon, il suffira de se lever et de se rendre à la caisse pour payer. Simple et efficace !

Transport

Alors oui, les transports japonais sont modernes mais le système de transport en commun est nul à chier ! Tout d’abord le réseau ferroviaire n’est absolument pas unifié. À titre d’exemple, on se retrouve quand même avec 4/5 compagnies différentes pour gérer le métro à Tokyo. Le Japon a ouvert son réseau aux compagnies privées et ça se voit, c’est la grosse merde !

Compte tenu de la mosaïque de compagnies privées en veux-tu en voilà, on se retrouve aussi avec de multiples cartes de transport par région, causant une évidente confusion.

Ne parlons même pas des prix prohibitifs, c’est franchement du vol à ce niveau là sur certains trajets. Pour faire des économies, il faut privilégier les trains “locaux”, en sachant que cela prendra plus de temps, avec de nombreux changements, mais bon billet moins cher pour 3h au lieu de 2h quand on reste au Japon un mois entier, ce n’est pas franchement horrible. Malgré tout, le pire exemple était notre trajet Tokyo – Osaka : on a finalement dû prendre le shinkansen uniquement parce que les trains locaux imposaient un itinéraire de malade, 7 changements de train pour un total de presque 9h de trajet. L’absence d’alternative au shinkansen est franchement merdique !

Il faut également savoir que le Japon promeut son réseau public JR, et pousse énormément à l’acquisition du fameux JR Pass. Par contre, il faut le commander en avance et se le faire livrer des certains points spécifiques comme les aéroports. Je sais pas qui a pris cette décision mais elle pue franchement des fesses… Autant dire que nous, on était déjà exclu mais quand on voit son prix, à nouveau, on se dit que quand même c’est du vol. 59 350 yens, soit 450€ pour 21 jours, 46 390 yens, soit 350€ pour 14 jours ou 29 110 yens, soit 220€ pour 7 jours. C’est à se demander ce que les japonais•es fument…

Au bout du compte, je suis assez fière de dire qu’on en a eu pour moins cher que si on avait pris des pass, comme quoi le pass est loin d’être indispensable ! Notre budget train (et bus Hiroshima – Osaka) s’est élevé à ~250€ / personne ou ~310€ / personne pour tout transport confondu sur place (bus / métro). Par contre, je ne compte pas la dépense du train Tokyo-Osaka sur le Japon mais la Malaisie, et même si je devais l’inclure, cela monte le budget à ~410€ / personne, cela reste toujours loin du coût des JR Pass ! À savoir que certains de nos trajets comme les trajets en bus Kanazawa – Shirakawa-go et Shirakawa-go – Takayama ne sont pas inclus dans les JR pass et auraient nécessité une dépense supplémentaire. Bref, le JR pass n’est intéressant qu’en cas de court séjour avec un circuit très basique avec un aller-retour Tokyo – Osaka. Dès que l’on reste plus longtemps et que l’on opte pour des circuits un peu plus complexes ou atypiques, le JR Pass devient un surcoût.

On a également tester le bus de nuit entre Hiroshima et Osaka. A nouveau, ce n’était pas pourri mais les dimensions des sièges sont adaptées aux japonais•es. Étant un peu ronde, bah j’étais quand même un peu serrée ! Sans parler du fait que si la personne bascule son siège devant vous, on se retrouve vraiment à l’étroit.

Parlons enfin de la Corée du Sud.. Une et une seule carte de transport qui fonctionne absolument partout dans le pays ! Un coût véritablement raisonnable des transports et un confort supérieur dans les bus.

Déjà la Russie nous avait assez bluffé par son réseau de transport mais la Corée, c’est un autre niveau ! Il va falloir franchement déployer des tonnes pour la surpasser…  Si en France, on se cherche un exemple à suivre, on ferait mieux de regarder de l’autre côté de la planète plutôt que l’autre côté de la Manche, où tout fout le camp…

Confiance

Epineux débat. Chez nous, on se représente souvent les japonais•es dans une société où la confiance règne partout… Bah, non, je n’ai pas vraiment eu cette impression.

D’une manière globale, j’ai senti les japonais•es souvent beaucoup plus renfermés que les coréen•es. Alors c’est vrai que nous aussi, on garde nos distances par peur d’importuner les autres, mais au final, on garde la même attitude partout depuis le début. Culturellement, les échanges sociaux en Corée du Sud ou en Japon sont assez similaires. C’est peut-être une histoire de chance, mais au final, je garde le souvenir de coréen•nes bien plus curieux et ouverts que les japonais•es.

Autre point intéressant qui va complètement à l’encontre de l’image justement d’une société japonaise pleine de confiance… Au Japon, tout est toujours contrôlé ! Prenez le train, un garde est présent pour contrôler les billets. Idem pour le métro. Dans le bus, pareil, on paie en sortant en passant devant un contrôleur (encore un système bien pourri que j’aurai pu inclure dans la section Transports), et c’est le seul pays où on a pu voir ça ! En descendant de notre car de nuit, on a également dû donner notre billet, pourtant c’était le premier arrêt depuis le départ… Difficile de frauder, non? On a aussi vu de temps à autres des caisses automatiques où le caissier insérait l’argent et récupérait ensuite l’éventuel change pour nous le donner. Est-ce que les employeurs ont si peur du vol que ça pour bloquer l’accès à la caisse et ne pas autorise de contact avec le monde extérieur ?

À titre de comparaison, les pays scandinaves n’ont pas de garde à chaque guérite de chaque métro ou autre. La confiance règne, les gens paient, et l’éventuel fraudeur prend cher. Ça pour moi, c’est une société basée sur la confiance, pas le Japon.

Internet

A nouveau, impossible de battre les coréen•nes. Et au Japon, c’est vraiment trop la grosse merde ! En dehors de l’hôtel, l’accès à un wifi est plus qu’aléatoire pour ne pas dire inexistant dans la plupart des cas… Les cafés ou restos ne sont pas habitués à proposer leur propre wifi. Quand on trouve un wifi, il faut parfois donner son adresse email, bah ouais, mais j’ai pas envie que mon adresse soit vendue pour la énième fois… Parfois, il est possible de fournir une adresse email bidon mais l’accès est valable pour 15-30 minutes avec une possibilité de se reconnecter n fois. Ça dépend généralement de la préfecture… Y’a que les supérettes Seven-Eleven qui donnent du wifi aux pauvres touristes.

Parce que oui, l’autre option c’est de louer un pocket wifi… et pour ça, il faut quand même avoir un petit budget à consacrer à ce poste de dépense ! Un pocket wifi pour un mois avec 3G illimité ça coûte la coquette somme de 200€. Sans oublier le fait qu’il faille le commander à l’avance et se le faire livrer dans un aéroport. Ouais, les japonais•es ont l’air d’être de bien être accro à la fumette…

A côté de ça, impossibilité d’obtenir une carte sim locale avec un numéro puisqu’il faut une adresse au Japon. La confiance règne dans ce pays… De notre voyage, c’est le premier pays aussi fermé aux étrangers et personnellement je trouve ça assez triste.

L’accès au wifi est extrêmement simple en Corée. Il est également possible d’obtenir une carte sim locale, comme on a pu également le faire en Russie et en Mongolie. Dans les aspects techniques, les coréen•nes sont aussi très fort•es puisqu’ils•elles installent les routeurs à bord des rames de métro, ainsi ce sont elles qui se débrouillent pour faire la liaison avec d’éventuelles autres bornes ! Pour l’utilisateur•rice final•e, cela signifie surtout une connexion stable sans interruption. Pour notre traversée Jeju – Busan, on a même eu droit à des relais 4G sur le bateau, non vraiment, les coréen•nes se sont les meilleur•es !

Arcades

Les arcades… mais pourquoi ont-elles toutes disparues en Europe ?! On les a découvertes à Séoul, et on a continué de les fréquenter au Japon pour jouer à notre jeu favoris : Taiko no tatsujin.

Par contre, il est assez intéressant de voir qu’elles sont quelques peu différentes d’un pays à l’autre. En Corée, les clients sont jeunes et l’on retrouve plus ou moins les mêmes jeux : toutes les machines pour attraper les peluches, les jeux de courses, les jeux de combat, les jeux de rythme, quelques éventuels jeux de sport.

Au Japon, c’est tout pareil, avec une addition, les jeux de “médailles” qui eux touchent un public beaucoup plus âgé, souvent la quarantaine voire plus. Les joueurs achètent un lot de médailles, qu’ils introduisent ensuite dans une machine à une vitesse folle, en espérant que d’autres médailles tombent grâce à la présence d’un balai, et rebelote. À la fin, le joueur dépose ses sceaux plein de médailles sur son compte. Il pourra ensuite les convertir en différents cadeaux, puisque les jeux d’argent sont en réalité interdit au Japon, il n’est pas possible de les convertir en argent.

Autant dire que l’ambiance à cet étage est franchement lugubre… Comme dit Antoine, on a l’impression que l’être humain finit par se transformer en un rouage de la machine en introduisant toujours plus de médailles…

Tabagisme

Les japonais•es fument et ils fument beaucoup. Effectivement, il est fréquent que fumer sur le trottoir soit interdit à l’exception de certaines zones.

Par contre, ce qu’on ne dit pas c’est qu’il est souvent possible de fumer dans les bars / restos ou mêmes dans certains étages des arcades.

Les coréen•nes sont au contraire beaucoup plus strict•es et il est interdit de fumer dans les espaces publics !

Vive les coréen•nes !

Pauvreté et écart des richesses

Fléau des sociétés industrialisées, la pauvreté est présente dans les deux pays.

En Corée, il est extrêmement fréquent de voir des personnes âgées s’échiner à ramasser certaines ordures comme les canettes ou le carton afin de l’échanger contre quelques clopinettes en le ramenant aux centres de tri.

Au Japon, je n’ai pas remarqué ce comportement mais on est resté aussi sur des quartiers extrêmement touristiques. Et notre expérience à Londres nous rappellera que ne pas voir un problème ne veut pas dire qu’il n’existe car au Royaume-Uni, faire la manche est une activité criminelle alors forcément c’est “karscher” dans de nombreux quartiers…

Par contre, passée une certaine heure (~23h), les sans-abris japonais•es réapparaissaient et ils étaient loin d’être peu nombreux…

Conclusion

On pourrait continuer la liste presque indéfiniment, mais comme j’ai la flemme cela s’arrêtera là !