En route vers le parc national Terelj, nous avons visité la statue de Chinggis Khaan. Construite en 2005, elle se dresse est au milieu de nul part et mesure 40 mètres de haut. Qu’en penser ?

Effectivement d’un point de vue purement technique, cela reste un défi et une prouesse.
Par contre, d’un point de vue social, elle ne sert strictement à rien… Aujourd’hui, construire un monument à la gloire d’un personnage historique vieux de plusieurs siècles n’a aucun intérêt, si ce n’est tenter de créer un sentiment nationaliste chez la population et asseoir une propagande d’état. D’ailleurs, le film racontant la construction de cette statue le dit très bien : grâce à notre gouvernement, la vision d’un seul homme (le président) et de son ami ingénieur, a pu voir le jour et les générations futures pourront en bénéficier. À défaut d’avoir de l’air pur, les habitants d’Oulan-Bator pourront prendre des selfies avec cette statue…
Autre point intéressant, la statue est orientée en direction de la Chine… Et apparemment, les chinois n’ont pas vraiment apprécié ! Non sans blague… Bonjour l’incident diplomatique ! Effectivement les chinois ont envahi la Mongolie et les mongols sont restés sous domination chinoise pendant plusieurs siècles, mais avant cela les mongols ont également été une plaie pour l’Asie en pillant, saccageant et tuant tout ce qui était sur leur passage…

D’une manière générale, Chinggis Khaan nous semble être un équivalent à Tamerlan en Ouzbékistan. Chinggis Khaan, fondateur du pays. De la même manière qu’il est possible de visiter la ville de naissance de Tamerlan, il est possible de visiter celle de Chinggis Khaan.
Souvent leurs compétences diplomatiques, politiques et sociales sont effacés pour ne mettre en avant que leurs “prouesses” guerrières tout en omettant que la population de l’époque était moindre qu’aujourd’hui et que leur empire c’était aussi des larges étendues vides… Les steppes mongoles ne sont pas un nouveau phénomène du 20ème siècle !
En bref, la statue est une excentricité dont les mongols n’avaient certainement pas besoin. En attendant, elle est là, elle y reste.